Synode : un moment pour les jeunes !
Cet article est paru dans Le Percolateur, journal des AlterCathos, et a été rédigé par Camille Tracol que nous remercions pour sa collaboration !
En octobre 2018 aura lieu à Rome le synode des évêques autour du pape sur le sujet « des jeunes, de la foi, et du discernement de la vocation ». Vous pensez que c’est loin, que cela ne nous concerne pas ? Vous avez tout faux. Nous, en tant que jeunes, sommes au cœur de la problématique de l’Eglise, et c’est à la fois un honneur et un terrible fardeau, car tout repose sur nous. Sans prendre un air grave en disant que « notre futur est entre nos mains », il est vrai que c’est à nous d’agir afin de bouger, dépoussiérer l’Eglise, afin qu’elle reste, elle aussi jeune, répondant aux problèmes liés à notre temps. Telle est la raison de ce synode. « Quesaco encore » direz-vous ? Comment une réunion rassemblant les plus hautes robes du clergé à l’état grabataire pourrait comprendre la jeunesse ? Un peu d’histoire. Et d’actualité par la même occasion.
Un synode est une réunion des évêques autour du pape, pour réfléchir à des questions pastorales, concrètes, qui se posent en lien avec le temps présent. C’est un lieu de conseil et d’analyse. Remis au goût du jour par Vatican II, et particulièrement avec le Pape François qui souhaite un mode de gouvernement plus collégial[1], le synode est le point de convergence de la dynamique d’écoute menée à tous les niveaux de la vie de l’Eglise. Les laïcs sont les premiers à être sollicités, puis les pasteurs et enfin les évêques. Le chemin synodal atteint son apogée par l’écoute du successeur de saint Pierre, qui se prononce non à partir de ses convictions, mais en tant que témoin suprême de la fides totius Ecclesiae, « garant de l’obéissance et de la conformité de l’Église à la volonté de Dieu, à l’Évangile du Christ et à la Tradition de l’Église »[2]. Ainsi, le fait que le synode délibère cum Petro et sub Petro[3] n’est pas une restriction de la liberté mais une assurance de l’unité de l’Eglise. Conclure le synode revient à porter au monde la lumière de l’Evangile et le message de l’Eglise, pour « cheminer ensemble dans le monde avec les yeux de la foi ».
Nous, jeunes, étudiants et « jeunes pros » de 18 à 30 ans, représentons l’avenir pour l’Eglise. Et parce que nous sommes chrétiens du monde et chrétiens dans le monde, les récents bouleversements sociaux questionnent notre Foi et notre place dans cette Eglise : qu’en est-il du mariage des prêtres, de la place de la femme au sein de la liturgie, de l’homosexualité dans l’Eglise ? Les enjeux de ce synode sont multiples. Il s’agit d’apporter au monde la Lumière de notre Foi, qui est notre assentiment personnel à Dieu. Et pour ce faire, il est primordial de discerner sa vocation, réduite bien trop souvent à la prêtrise ou à la vie religieuse consacrée. Trouver sa place dans une Eglise à la fois intergénérationnelle et reflet de notre jeunesse, qui réponde aux enjeux du temps présent, tel est peut-être l’objectif de ce synode.
« Sortons de nos canapés », continuons de nous informer des problématiques que nous rencontrons, afin de trouver et de proposer des solutions dans l’Eglise. Rendons-nous présents dans nos paroisses et notre diocèse, soyons à l’écoute pour nous rapprocher et dispenser la Miséricorde de Dieu.
[1] La collégialité est un système de gouvernement où les membres ont tous le même statut, le même pouvoir et assument ensemble les décisions prises.
[2] Discours du pape François à l’ouverture du synode sur la famille
[3] « Avec Pierre et sous l’autorité de Pierre », c’est-à-dire du Pape, successeur de saint Pierre, premier pape et représentant du Christ sur Terre.