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Décryptage du synode

par | Oct 24, 2018 | Décryptage

Vous savez ce que synode veut dire (pas sûr de vous ?? rdv en page d’accueil), vous avez suivi les débuts du synode et ses étapes préparatoires (non ? c’est par ici alors✌️), vous avez regardé toutes les interviews et vlogs de Mgr Gobilliard depuis le 3 octobre (toujours pas ? tout est là ?)… mais vous n’avez toujours pas compris ce que les évêques et les autres participants de l’assemblée synodale pouvaient bien faire pendant tout un mois… alors cet article est fait pour vous !

Qui participe à l’assemblée synodale ?

L’assemblée synodale est constituée tout d’abord des pères synodaux : ce sont des évêques, des cardinaux, venus de tous les pays. Ils ont été nommés par le Pape ou élus par leurs conférences épiscopales pour être la voix des autres évêques mais aussi de tous ceux qui ont pris part aux phases de consultation.

Pour ce synode les évêques sont 265, dont 4 français (par ici pour mieux les connaitre). Parmi eux, 4 ont aussi un rôle tout particulier puisqu’ils ont été nommés présidents délégués du synode. Leur rôle est de présider les assemblées aux cotés du Pape (ou à sa place quand il n’est pas là) et de guider les travaux.

Sont aussi présents les supérieurs des principaux ordres religieux et les représentants des églises orientales.

 

 

Interview du Cardinal Désiré Tsarahazana, président délégué pour le synode.

Interview de Mgr Joseph Guo Jincai, évêque chinois. C’est la première fois que des évêques chinois pouvaient participer à un synode. 

Sont aussi invités à l’assemblée quelques délégués fraternels, qui sont des responsables d’autres Eglises chrétiennes. Le frère Alois a aussi été convié comme invité spécial pour ce synode.

Pour préparer, accompagner et faire aboutir le travail de l’assemblée synodale, il y a aussi tout le secrétariat général du synode avec à sa tête le cardinal Baldisseri, le père Costa et le père Sala, secrétaires spéciaux pour le synode des jeunes et leurs collaborateurs, des experts de tous les pays qui ont pour rôle notamment de synthétiser les différents rapports pour aboutir au document final.

Le recteur de l’institut Catholique de Paris, P. Bordeyne, est expert au synode et vous explique en quelques mots son rôle dans l’épisode 4 du Vlog à Rome. 

Interview de Mgr Joel Waweru Mwangi, évêque anglican du Kenya, délégué fraternel au synode. 

Interview de frère Alois, prieur de Taizé et invité spécial au synode.

Enfin une cinquantaine d’auditeurs et auditrices sont aussi présents et parmi eux 35 jeunes ! Ils ont la parole autant en assemblée que dans les cercles mineurs et, même si ils ne pourront pas voter pour le document final, ils sont écoutés tout comme les évêques.

Interview de Nathalie Becquart, ancienne responsable du SNEJV et auditrice au synode. 

Interview de Merveille Mantantu Vita, jeune congolaise et auditrice au synode. 

Le document de travail (instrumentum laboris)

L’instrumentum laboris constitue une synthèse de toutes les consultations menées au cours de l’année 2017 et 2018 (consultation des jeunes, des conférences épiscopales, des mouvements, d’experts, etc). Il a été élaboré en tant que texte martyr, c’est à dire un texte qui est fait pour être modifié, amendé, pour faire réagir et réfléchir l’assemblée synodale.

En effet le travail des 260 évêques et de la cinquantaine d’auditeurs a repris le cheminement de discernement de l’instrumentum laboris, à savoir :

  1. Reconnaitre : l’Eglise à l’écoute de la réalité (plus de précision ici)
  2. Interprêter : foi et discernement vocationnel (plus de précision ici)
  3. Choisir : chemins de conversion pastorale et missionnaire (plus de précision ici)

Chacune de ces phases a duré à peu près une semaine pendant laquelle chaque élément de l’instrumentum laboris est commenté, enrichi des prises de paroles de tous et des échanges en petits groupes.

Les assemblées plénières (ou congrégations générales)

Chaque phase débute en assemblée plénière, où tous sont présents, le Pape y compris (la plupart du temps).

La journée commence toujours par  l’office prié ensemble avant de commencer à travailler. L’assemblée n’est pas le lieu de débat, chaque membre prend la parole à tour de rôle pendant 4 minutes sur le sujet à propos duquel il a choisi de s’exprimer. Nouveauté pour ce synode, le Pape a demandé qu’il y ait 3 minutes de silence toutes les 5 interventions pour favoriser l’écoute de ce que Dieu dit à travers la parole de tous et rappelant que la prière aide à un juste discernement qui est « la méthode et en même temps l’objectif de ce Synode ».

Ces temps de prière et de silence ont été particulièrement appréciés des participants du synode qui ont tous soulignés la qualité d’écoute mutuelle.

Les cercles mineurs (circoli minori)

Le travail se poursuit en cercles mineurs, c’est à dire des petits groupes où tous parlent la même langue et où les échanges vont pouvoir se faire plus facilement sur les éléments de l’instrumentum laboris et sur ce qui s’est dit en assemblée plénière. Il y a 14 circoli minori avec 6 langues différentes. 3 sont en langue française.

À la fin des échanges, chaque cercle rédige un rapport qui est lu en assemblée puis remis aux experts, afin de synthétiser le tout et d’élaborer le document final.

La dernière phase : document final, lettre et suite du chemin

Tout le processus d’écoute et d’échange aboutit enfin à un document final, travaillé par les experts et auquel 44 pères synodaux ont particulièrement participé. Ce document final a été présenté dans sa première version le mardi 23 octobre et largement applaudi par l’assemblée. Chacun avait alors l’après midi pour le lire et l’étudier afin de pouvoir commencer les amendements dès le mercredi pour finalement voter le texte définitif samedi 27 octobre.

Le document final a repris le cheminement de l’instrumentum laboris  mais il reflète aussi la structure du passage des disciples d’Emmaüs: «Il a marché avec eux», «Leurs yeux se sont ouverts» et enfin «Ils sont partis sans délai». 

À noter que ce document final n’est pas un mode d’emploi ou un catalogue de recettes toutes faites. C’est plutôt un document de travail avec des orientations, appelant à continuer le chemin synodal en chaque lieu d’Eglise et dans la variété des situations socioculturelles et ecclésiales.

Et le premier destinataire de ce document est avant tout le Pape, qui devrait s’appuyer sur celui-ci pour écrire une exhortation apostolique post-synodale dans les mois qui suivent.

Puisque le document final risque de ne pas être lu par beaucoup, l’assemblé synodale a voté, avec l’aval du Pape François, pour l’écriture d’une lettre adressée aux jeunes, d’un format plus court et dans un langage plus accessible, qui pourrait être aussi diffusée sous format vidéo.

Cette «Lettre du Synode à la jeunesse du monde entier», a donc été rédigée par une commission de 8 personnes : 4 évêques, dont Mgr Gobilliard, mais aussi 2 jeunes auditrices, frère Alois et le P. Falabretti. Ils ont présenté une première version le mercredi 24 octobre, qui, après amendements de l’assemblée, sera retravaillée pour sa publication finale le dimanche 28 octobre, jour de la clôture du synode.

Et le synode, c’est aussi…

Des échanges pendant la pause café… parce que c’est là aussi que se créé la synodalité !

Une soirée inédite pour se mettre à l’écoute des jeunes avec des témoignages, des danses et de la musique, des questions adressées aux pères synodaux… à revivre ici !

Des évènements vécus avec toute l’Eglise universelle comme la canonisation de Paul VI, de Mgr Romero et de 5 autres figures de sainteté. En savoir plus ici.

Le Pape François toujours très accessible et proche des participants au synode. C’est comme ça que Mgr Gobilliard a pu lui demander quelques mots pour les jeunes (à retrouver ici).

Et bien sûr, tout ceci a été porté par la prière de tous, comme à Open Church à Lyon (plus de détails ici)  ou à la Trinité des Monts, où toutes les communautés françaises de Rome s’étaient rassemblées pour prier pour les pères synodaux.

À venir aussi, le pèlerinage des pères synodaux…

Pour revivre ce synode de l’intérieur, vous pouvez regarder le vlog de Mgr Gobilliard à Rome :