Retour sur la soirée Noi Per – 6 octobre 2018
«NOUS POUR. Uniques, solidaires, créatifs » : c’était l’intitulé de cet événement inédit dans un synode des évêques !
Une soirée à la fois festive et poignante dans ce qui a été livré par les jeunes ; l’occasion pour les évêques de se mettre une nouvelle fois à l’écoute des réalités concrètes des jeunes, de leurs difficultés, leurs blessures mais aussi de leurs aspirations et de leur créativité.
7000 jeunes sont venus du monde entier pour cette soirée. Parmi eux une centaine ont été investis pour témoigner, chanter et danser.
Nous voulons partager nos rêves et nos choix de vie
Le Pape, assis au milieu de l’assemblée, a assisté à l’intégralité de la soirée, écoutant avec attention chacune des histoires partagées et des questions exposées par les jeunes. Il a pris la parole pour clôturer cette rencontre.
La soirée s’est ouverte sur une chorégraphie rythmée avec tous les jeunes, mêlant danse moderne et hip-hop. Une plongée directe dans le monde des jeunes pour les évêques !
Petit extrait, n’oubliez pas d’activer le son ➡️
Devant le #pape et les Pères synodaux, des jeunes investissent la scène pour une chorégraphie #Synod2018 pic.twitter.com/Wm8eIeTs1l
— Zenit Francais (@zenitfrancais) 6 octobre 2018
Après cette intro explosive, les témoignages se sont enchainés, en alternance avec d’autres performances artistiques.
Les témoignages suivaient 4 thèmes : l’identité, les relations, le travail, la créativité.
Identité
Témoignage de Daniel, jeune ancien détenu qui au contact d'une communauté a pu reprendre les études et un équilibre #Synod2018 : "dans la foi comme dans la vie, on ne grandit pas seul", affirme-t-il. pic.twitter.com/dAFBD12zeM
— Zenit Francais (@zenitfrancais) 6 octobre 2018
J’ai découvert avec étonnement un autre moi.
Le premier a témoigner est Daniel Zaccaro, jeune italien, qui a grandi dans la délinquance. Il a fêté ses 18 ans en prison après un dernier braquage. Après sa rencontre avec un prêtre en prison, il a rejoint une communauté d’accueil pour y finir sa peine et se reconstruire.
Aujourd’hui il vit en communauté avec un sénégalais, un marocain et un russe, il a repris ses études et est résolu à changer de vie. Parce qu’il a vécu l’abandon, la prison, la solitude, à cause de ses fautes et avec l’expérience de changement qu’il est en train de vivre, il a compris qu’il pouvait aussi être un don pour les autres jeunes.
Après son témoignage, une vidéo consacrée à l’art en prison, avec d’autres témoignages, a aussi été diffusée.
Faites-nous rencontrer un évangile vif à travers des visages joyeux comme ceux que j’ai rencontrés ces dernières années. Je remercie Dieu pour leurs témoignages silencieux et quotidien, qui m’ont fascinés et attirés vers le bien et le beau !
Puis c’est Azeez, jeune irakien, aujourd’hui étudiant à Lyon, qui a témoigné. Après avoir raconté son histoire, celle de sa famille, la fuite de son village à cause de Daesh, il a témoigné de sa rencontre avec le Christ sur la Croix, seul et abandonné. Et de sa résolution à aller de l’avant, à aider ceux qui en avaient le plus besoin et même à pardonner.
Ecoutez son témoignage en intégralité ➡️
Je me suis identifié à Jésus sur la Croix, j’ai pris pour moi Son cri adressé au Père : « Pourquoi m’as-Tu abandonné ? »
⚠️ Pour précision, voilà ce qu’a dit Azeez à la fin de son intervention :
« Voilà je suis devant vous, pas pour vous dire les problèmes qui se sont passés dans ma vie mais pour vous dire que j’ai été sauvé par Jésus-Christ et que je pardonne à Daesh. Maintenant je suis capable de parler cette nouvelle langue, j’ai eu mon baccalauréat… et je suis même à l’université maintenant !
Et je suis sûr que nous les jeunes, nous pouvons faire la différence, nous avons un vrai potentiel pour être le changement que nous voulons voir dans le monde. »
Un jeune chanteur exprime sa foi en l'amour durable : les relations se cultivent, comme une plante, parfois il faut éteindre le téléphone et dédier du temps à ceux qu'on aime #Synod2018 pic.twitter.com/O2fhEt4C1n
— Zenit Francais (@zenitfrancais) 6 octobre 2018
Giovanni Caccamo, chanteur-compositeur italien de 28 ans, après avoir interprété un chant au piano, a notamment témoigné de son amour pour son grand-père.
Il a expliqué qu’il croyait en l’amour éternel, dans les relations qu’il faut cultiver avec patience surtout quand tout est plus virtuel dans notre monde.
Les relations dont je parle ne sont pas seulement entre les jeunes, ce sont aussi avec nos racines, avec notre famille !
Enfin Valentina, 33 ans a témoigné de la vie qu’elle menait à 23 ans entre une situation apparemment heureuse et le cœur de pierre qui s’installait en elle à force de relations sans lendemain. Elle raconte la sensation de ce vide qu’elle portait ,qui n’était jamais rassasié et qu’elle essayait de remplir en utilisant beaucoup de personnes.
J’avais un cri profond dans mon coeur : je voulais être heureuse ! J’avais besoin que quelqu’un m’aime en profondeur !
Un jour, alors qu’on lui proposait de rejoindre une mission d’évangélisation de rue, elle a enfin fait cette rencontre profonde authentique, avec un amour gratuit face à Jésus dans l’adoration.
Je suis une personne qui a choisi le chemin de la sainteté, du bonheur. C’est un chemin qu’on ne peut pas faire seul et qui m’a appris à demander de l’aide. J’ai appris à dire « nous » au lieu de dire « moi ». Dieu est fidèle, Il donne au centuple !
Une jeune femme raconte son expérience de divertissement sur les sites de rencontres, le "vide" et le besoin d'amour qu'elle cherchait à combler, jusqu'à ce qu'elle rencontre "un amour qui ne me demande rien", celui de Dieu #Synod2018 pic.twitter.com/KNTo9REovo
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Relations
Un jeune victime de harcèlement raconte sa fuite dans la drogue, l'alcool, à 17 ans. A 23 ans, en colère contre le monde et contre Dieu, il vit dans la rue, devient "une larve humaine", c'était "l'enfer". Enfin, il rencontre un prêtre qui l'invite en communauté : "choisis la vie" pic.twitter.com/ivAxuD08YI
— Zenit Francais (@zenitfrancais) 6 octobre 2018
Claudio a été le premier à témoigner pour le thème des relations. Ce jeune italien, victime de harcèlement ne se sentait pas digne d’amour. A 18 ans il a commencé à sombrer dans la drogue et l’alcool et à 23 ans il est parti de chez lui pour vivre dans la rue jusqu’à offrir son corps pour survire. A ce moment là cet enfant blessé était en mesure de crier et sa colère est montée contre le monde et contre Dieu.
Alors, au plus profond de sa souffrance, Dieu lui a envoyé une dernière aide grâce à un prêtre. Il est rentré dans une communauté et sa première expérience aura été celle d’un accolade inconditionnée, sans jugement.
J’ai choisi la vie ! Aujourd’hui, me voici, homme libre, capable d’aimer, avec la conscience que Dieu m’aime tel que je suis.
Il a conclu avec beaucoup d’émotions que la communauté l’avait aidé à reconnaître les talents que Dieu lui a donné pour les faire fructifier pour lui même et surtout pour les autres.
Il travaille maintenant dans un restaurant, fait des pizzas, rêve de construire une famille et d’apprendre à mettre Dieu à la première place.
Puis c’est Dario Urbano qui a lui aussi témoigné de ses blessures en racontant son addiction à la pornographie.
C’était un monde fascinant que celui du plaisir et, enfant, je prenais ces personnes pour modèles. Je ne savais pas que ça ne me rendait pas libre et que ça me détruisait, que je ne pouvais plus voir les personnes sans les déshabiller du regard.
C’est une accolade lors d’une soirée de prière qu’il a reçu comme l’accolade du Christ, devenu chair pour lui, qui a tout changé.
Dario, orphelin de père à 5 ans, est tombé dans la pornographie à 10 ans, "je ne savais pas que le porno te détruit profondément", "tu n'es pas libre de regarder les autres sans les salir", "je cherchais un père, je cherchais Dieu, mais je ne le savais pas" #Synod2018 pic.twitter.com/lTuxTzLDDN
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Plein d'espérance, Dario veut à présent témoigner de la beauté de la vie aux jeunes qui vivent la même dépendance au porno #Synod2018 pic.twitter.com/DmKwEfVgxT
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J’ai ressenti que je devais vivre pour quelque chose de grand. Toutes ces souffrances ont fait l’homme que je suis aujourd’hui, qui est encore en chemin. Je veux témoigner de la beauté de vivre pour Dieu et avec Dieu.
Puis deux jeunes, un pianiste et un acteur ont témoigné de leurs rêves.
Et une vidéo a introduit le témoignage de Valentina, qui a témoigné de sa rencontre avec le Christ dans l’eucharistie, dans l’adoration. Et de tout ce qu’elle a quitté pour suivre le Christ et qu’elle retrouve de façon différente maintenant qu’elle commence à donner sa vie. Aujourd’hui Valentina est novice chez les sœurs adoratrices.
Travail
Témoignage des difficultés du monde du travail : dilemme d'un jeune ingénieur qui reçut après des mois de recherche d'emploi une offre pour travailler dans le domaine de l'armement, et qui dut refuser par conscience #Synod2018 pic.twitter.com/BeTyHcK5C6
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Frederico a lui témoigné de la difficulté de tenir une cohérence de vie dans le milieu professionnel quand on est chrétien .
Puis Ana a témoigné de ses combats en tant que soignante sociale face à la souffrance et notamment face à un jeune garçon atteint d’un cancer, qui était condamné et qui avait l’impression de tout perdre, de ne plus trouver de sens à sa vie. Elle a raconté son échange avec lui, leur discussion sur Dieu, sur Jésus abandonné, sur l’appel à la sainteté en suivant le Christ jusque dans la souffrance, leur prière ensemble. Peu de temps après cet échange elle a reçu une lettre de ce jeune garçon, Hugo :
Maintenant il me reste peu de temps, Dieu m’appellera bientôt. Je dois te dire que maintenant je n’ai plus peur car je sais que tout ira bien pour moi (…) Le jour où je ne serai plus là je ne veux pas que tu sois triste, je veux qu’à partir de maintenant tu vives pour tous les deux, tu t’amuses pour nous deux, tu réalises nos rêves(…) J’ai confié à l’assistante sociale une croix que je veux qu’elle te remette plus tard. Je t’attends au Paradis.
Extraits de la lettre de Hugo, le jeune atteint d’un cancer.
Hugo est depuis décédé et Ana est venue témoigner en portant fièrement la croix qu’il lui a laissé.
Créativité – Don de soi
Pour inaugurer le thème du don de soi, 2 jeunes femmes s’avancent pour témoigner de leur engagement humanitaire : Giulia, 23 ans et une jeune actrice, Chiara, lisant la lettre qu’elle a écrite d’un camp de réfugié au Liban où elle habite au milieu des familles syriennes.
Des jeunes volontaires témoignent de leur engagement humanitaire pour la non-violence en Irak, en Palestine, en Syrie, au Liban. "Nous partageons la joie, la souffrance, le quotidien" avec les réfugiés #Synod2018 pic.twitter.com/Q5PbdDGXDo
— Zenit Francais (@zenitfrancais) 6 octobre 2018
Nous partageons chaque instant intensément : la haine, l’amour, les bombardements, la joie de vivre et la force de vouloir reconstruire… Nous sommes prêts à payer le prix de notre existence (…) Nous ne sommes plus seulement des médiateurs, des volontaires, nous faisons partie de leurs familles, de leurs amis.
Puis c’est au tour de Don Alexander Calderon, jeune prêtre équatorien de témoigner de son chemin :
Après avoir fait des études de chimie, été professeur de danse en Italie, puis repris des études de philosophie politique, il s’est laissé déplacer dans sa vie : il a rencontré des penseurs chrétiens et des personnes bonnes qui l’ont approché de Dieu. Il a alors commencé la théologie, « la chimie de Dieu ». Puis il a commencé son chemin de discernement jusqu’à la prêtrise. Tout ce chemin il ne le regrette pas, car il est pleinement heureux.
Dieu n’enlève pas tes rêves, Il n’enlève rien du don, quand tu donnes, ce que tu as Il te l’amène à 1000%
Un jeune prêtre ordonné il y a un an, confie avec humour sa passion pour la danse et fait quelques pas rythmés devant les jeunes : "je suis heureux d'être prêtre, Dieu ne t'enlève rien, il te donne 1000%" assure-t-il #Synod2018 pic.twitter.com/Kv3FVAk3Bv
— Zenit Francais (@zenitfrancais) 6 octobre 2018
Si je peux, toi aussi tu peux ! Ensemble nous pouvons changer le monde !
Devise de Design for change
Dernier témoignage : Sara et Laura, colombiennes qui ont été dès leur enfance actrices du changement, grâce à Design for change. Ces jeunes veulent ainsi réaliser 17 objectifs pour l’environnement d’ici 2030. Tout en ayant 11 ans, chacun a été en mesure d’écouter, de débattre et de trouver des solutions.
Questions des jeunes et intervention du Pape
Puis tous les jeunes se sont à nouveau rassemblés pour poser 9 questions au Saint-Père et aux père synodaux. Après que ces 9 questions aient été remises dans une enveloppe, le Pape s’est exprimé librement pour clore cette soirée.
Les jeunes expriment leurs questions au #pape et aux Pères synodaux, sur la valeur de la vie, l'engagement politique, l'emploi, l'individualisme, la solitude, les réseaux sociaux, les jeunes loin de l'Eglise... #Synod2018 pic.twitter.com/IGLFwPuZLz
— Zenit Francais (@zenitfrancais) 6 octobre 2018
Les réponses seront données par les Pères synodaux, elles doivent venir de tous, si je donne des réponses on annule le synode, plaisante le #pape #Synod2018 pic.twitter.com/uGujZU308k
— Zenit Francais (@zenitfrancais) 6 octobre 2018
#Synod2018 Les mots forts du pape François aux jeunes : « Vous n’avez pas de prix ! Ne vous laissez pas acheter ».
— KTOTV (@KTOTV) 6 octobre 2018
➡️ https://t.co/3tHGVcoVo1 pic.twitter.com/Io6k3vjQIB
Pour se trouver soi-même, il faut agir, pas se regarder dans le miroir, ajoute le #pape qui invite à la cohérence de vie : qd vous voyez une Eglise incohérente qui lit les béatitudes et tombe dans un cléricalisme princier scandaleux, je comprends #Synod2018 pic.twitter.com/SnzsvrDjaj
— Zenit Francais (@zenitfrancais) 6 octobre 2018
Si tu veux vivre comme chrétien, vis les béatitudes, pas la mondanité ni le cléricalisme, une des pires perversions dans l'Eglise, insiste @Pontifex #Synod2018 pic.twitter.com/6So3AukLVO
— Zenit Francais (@zenitfrancais) 6 octobre 2018
Pour retrouver le live complet de cette soirée, rdv sur KTO TV, ici
Mgr Gobilliard nous a aussi fait vivre cette soirée dans l’épisode 3 du Vlog à Rome :